L’Etat a une feuille de route numérique et data pour l’écologie. En publiant un document, de 312 pages, qui détaille touts les dispositifs, l’Etat démontre une démarche concrète.

https://youtu.be/ED_bMhkuIfM

Tous les ministères et toutes les agences vont être mobilisés et c’est déjà en cours. Malgré le nombre de pages du document, c’est assez plaisant à lire.

Quand les mesures vont être mises en œuvre à plein régime, on ne pourra pas dire que c’est une surprise. Les mesures vont changer notre mode de vie en profondeur. Ce que l’on nomme les libertés vont être réduites. L’individualisme va devoir s’effacer devant l’intérêt écologique.

Si vous pensez que l’écologie c’est remplacer les moteurs essence par de l’électrique, vous allez tomber de haut. L’objectif, c’est pas de passer à l’électrique, c’est de changer de mode de vie pour ne plus avoir besoin de voiture tout simplement.

Vous pouvez prendre connaissance du document complet directement en suivant ce lien.

L’Etat a une feuille de route numérique et data pour l’écologie

Ce document reprend les thématiques que j’ai déjà présenté dans cet article. Après avoir posé les sujet, L’Etat passe à la mise en oeuvre.

Les thématiques sont les suivantes :

  • Mieux se déplacer
  • Mieux se loger
  • Préserver les ecosystèmes
  • Mieux produire
  • Mieux se nourrir
  • Mieux consommer

Dans un graphique ce la donne ce type d’approche :

Planification écologique

La feuille de route ne concerne que le numérique et les Data. C’est un programme copieux. Il va toucher à tous les domaines de la vie quotidienne et des usages que l’on fait du numérique et des données.

Les données sont au coeur du dispositif et l’Etat va se donner les moyens de piloter par les données en regroupant tout dans des bases centrales et plus ou moins ouvertes.

Concernant le numérique, il est au service d’une politique de mesures et de suivi des objectifs de réduction des gaz à effet de serre.

Dès la préface, le secrétaire générale à la planification écologique donne le ton :

Dans ce cadre, le numérique constitue dès maintenant un levier transversal incontournable pour mettre en oeuvre une transition écologique juste et efficiente qui accompagne, voire accélère, l’action de chacun.

Antoine PELLION

Comment se document a été constitué.

Ce ne sont pas des élus qui l’on construit. Ce sont 300 agents de la fonction publique. Ils ont travaillé pendant 9 mois. Défini 147 actions qui vont servir de base à une concertation publique.

D’entrée le ton est donné :

A lui seul, le numérique ne sauvera pas le vivant. Il contribue même à aggraver le dérèglement climatique par certains aspects.

Feuille de route numérique et données pour la planification écologique

L’affirmation est posée le numérique aggrave le dérèglement climatique. Il faut l’encadrer pro activement. Ce genre de déclaration pose de sujet de la liberté telle qu’elle est définie depuis 1789. L’Etat a décidé que telle chose aggrave le dérèglement alors vous devez vous soumettre aux mesures.

Rapidement pourtant une page présente un manifeste pour le numérique. C’est un peu en contradiction mais prenons le positif quand il est là.

le numérique est un outil indispensable pour cibler les actions les plus efficaces, gérer la complexité, réduire les délais, modéliser, anticiper les crises, mettre en réseau, mobiliser. En somme, pour mettre en oeuvre collectivement une transition écologique efficace et juste.

Manifeste du chantier

Pourtant en conclusion de ce manifeste, on revient aux basiques on rejette le techno-solutionisme. A un moment il faudra choisir son camp et les deux opposés sont définis. Soit on revient à vivre comme au XVII siècle (solaire, vent, bois) soit on fait avancer nos connaissances pour trouver de nouvelles solutions.

Juste un rappel, c’est que ce qui se profile c’est la fin de l’Energie fossile abondante qui nous permet de nous déplacer surtout mais aussi de fabriquer de l’électricité. Pourrons nous trouver une autre source d’Energie non fossile. Il faut aller chercher de l’innovation comme la fusion nucléaire. Ce n’est pas le vent qui sa remplacer le pétrole.

La bonne idée de la démarche numérique

Le document met en avant la notion de plateforme qui m’est chère. La construction de plateformes numériques, et donc d’écosystèmes est la base des solutions numériques . Apple, Amazon, Salesforce, sont des plateformes. Orientées vers un objectif, elles concentrent tous les moyens de leur industrie.

Dans l’esprit du document, une plateforme, c’est rassembler toutes les entités travaillant sur un même sujet dans un groupe unique.

Plateforme publique

Faire rentrer dans la même maison tous les éléments qui vont contribuer à cette politique.

Les cas d’usage prioritaires sont traités sous l’angle de perosna qui ont des besoin et des désirs. Le document apporte les solutions en mobilisant les ressources publiques et privées.

Le différents types de crises à venir sont pris en compte :

Une dizaine de grands types de crises relatives au changement climatique et à l’effondrement de la biodiversité ont été identifiées à date :

  1. Les inondations, dont la fonte glaciaire
    et périglaciaire
  2. Les avalanches
  3. Les glissements de terrain, dont les
    gonflements d’argiles
  4. Les cavités souterraines et l’érosion
    du trait de côte
  5. Les événements météorologiques
    atmosphériques, dont les tempêtes et
    cyclones
  6. Les feux de forêts
  7. La sécheresse
  8. La canicule
  9. La dégradation de la qualité de l’air
  10. Les risques sanitaires, épizooties et
    épidémies vectorielles dont les invasions
    biologiques
  11. Les crises dites prospectives

Le risque de guerre cyber n’est pas couvert. C’est dommage car il est plus probable que certains des risques énumérés.

Le mode de communication avec la population est pris en compte car de dispositif d’alerte centralisé est rappelé. Il s’agit de FR alert qui permet de diffuser une message sur les smartphones dans une zone particulière.

Gouvernance de la plateforme

Dès S1 2024, la plateforme sera mise en place. Elle sera gouvernée par le SGPE, la DINUM aidés de comités thématiques sur les 5 thématiques majeures.

Les opérateurs de l’ETAT seront mobilisés et principalement :

ANSES : Agence d’expertise des risques sanitaires

CEREMA : Le Cerema est un établissement public relevant du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des teritoires, premier établissement à pilotage partagé entre l’État et les collectivités territoriales. Il accompagne les territoires dans leur adaptation au changement climatique.

INERIS : Pour conduire ses missions d’expertise sur la prévention des risques technologiques,

Metéo France : Météo-France a contribué à établir la cartographie du numérique au service de la transition écologique en renseignant ses services et plateformes.

L’ONF :s’est engagée sur cette feuille de route sur les thématiques relatives à la protection et à la valorisation des ressources forestières et de la forêt,

SHOM : Le SHOM est un acteur clé de la feuille de route sur les thématiques mer et littoral.

MNHN : est au coeur de la connaissance de la biodiversité, que ce soit par ses activités de recherche, de conservation des collections scientifiques,

L’OFB : est un établissement public chargé de la protection et restauration de la biodiversité en France

ANAH : L’Anah pilote France Rénov’,

INRAE : L’INRAE est un établissement public à caractère scientifique et technologique dont les recherches portent sur l’environnement, l’agriculture, l’alimentation et la santé

L’ASP : Le rôle de l’ASP dans la feuille de route est principalement de s’appuyer sur son expertise en matière d’information géographique sur les surfaces agricoles, au côté de l’IGN,

ADEME : L’Agence mobilise le numérique en mettant à disposition des données de référence et des outils pour accélérer la transition écologique par des dynamiques de sensibilisation, de mobilisation et d’innovation. L’ADEME maintient ainsi 150 outils numériques

Focus sur les thématiques de la feuille de route numérique

Feuille de route transversale

Pour toutes les thématiques, L’éco-conception sera la norme en coordination avec la DINUM, ADEME, la CNIL et INRIA. Le référentiel sera complété et un score sera donné à chaque service numérique.

La sécurité des systèmes d’information est une exigence. Elle intègre la mise en oeuvre de PRA (Plan de Reprise d’Activité), un dispositif d’alerte, un centre de supervision et des audits réguliers.

Les besoin pourrons être mutualisés entre administrations (sauvegardes distantes, formations)

La transposition de la directive NIS2 dès janvier 2024 élargira le périmètre des entités concernées dès 50 collaborateurs.

L’identité numérique est maintenant considérée comme un priorité pour les professionnels, les agents et le grand public. Le bouton France connect doit se déployer partout. Pro connect, France connect, France connect agent, France identité tous ces services vont être mis en oeuvre.

Un jumeau numérique de la France va être créé pour mener des simulations.

Les service de l’état vont se regrouper, fusionner, travailler en commun. Ce dessous un exemple du plan cible pour l’information des citoyens.

Mieux se déplacer

Le numérique va permettre de fédérer touts les plateformes de mobilité. Création d’une base de données nationale des arrêtés de circulation et des itinéraires, pour faciliter les mobilités et les parcours alternatifs.

Acheter des titres de transports sur tout le territoire avec un titre unique.

Trouver des solutions numériques pour le dernier kilomètre lors des déplacements touristiques.

C’est aussi la mise en place de la voiture à 100€/mois. Cette mesure est politique et pas écologique. La solution c’est d’en terminer avec les déplacements individuels.

Mieux se loger

Aujourd’hui, le secteur du bâtiment représente 43 % des consommations énergétiques annuelles françaises et il génère 23 % des émissions de gaz à effet de serre françaises.

Un référentiel national des nomenclatures de travaux pour comprendre les actes prévus et les faire prendre en charge si nécessaire.

Faire en sorte que les logiciels incluent ce référentiel ainsi que les référentiels RGE.

L’Etat veut avoir une vison immédiate des logement occupés ou vacants. Vous voyez le projet derrière ?

Avoir accès aux données de consommation d’énergie de chacun.

Se doter d’outils de contrôle des mesures décidées :

● L’obligation de réduction annuelle des consommations en énergie finale des bâtiments publics de 1,9 % par an
● L’obligation de rénover 3% de la surface des bâtiments chauffés et/ou refroidis par an au niveau « BBC rénovation », pour tous les bâtiments de plus de 250 m² détenus par ces organismes publics
● L’obligation de publier et de tenir à jour un inventaire des bâtiments de plus de 250 m² loués ou détenus par des organismes publics, dans l’objectif de l’utiliser pour les deux obligations précédentes

Mieux préserver les ressources

Ce thème concerne l’eau, la mer, la foret, le littoral, les sols, l’atmosphère, les risques de rejets polluants, les déchets et l’économie circulaire.

C’est un très gros bloc thématique avec beaucoup d’intervenants. Les données sont très dispersées, un gros travail de regroupement et de mise en cohérence est nécessaire.

Concernant l’eau il faut disposer d’une vison des prélèvements et consommations. Il faut en déduire que actuellement ce n’est pas la cas.

C’est l’agriculture qui capte le plus d’eau beaucoup de mesures le concernent les agriculteurs. Ces nouveaux outils vont leur permettre d’avoir un pilotage de cette ressource.

Mieux préserver la biodiversité

Le document pose la questions. Comment justifier que notre développement entraîne la disparition définitive d’espèces et même de branches entières de l’arbre de la vie ?

Encore une fois, il serait plus productif de démontrer que la biodiversité a une utilité majeure et en quoi la réduction est problématique. On pose de nouveau un axiome dont on ne va pas démontrer la réalité. Cela donne des arguments aux septiques qui vont se concentrer sur la critique.

Les première mesures semble un peu décalées. Comme conforter le déploiement du très haut débit ou les solutions de stockage hautement sécurisées. Le hors sujet est proche. Ce sont des dispositifs transverses.

La France n’a pas de schéma national de surveillance, il est important de disposer de cet outil.

Mieux produire

Ce qui est ciblé, c’est la logistique et les transports liés à la logistique. La mobilité de toutes les marchandises va être tracké. C’est en lien avec les zones de faible émissions pour accéder aux agglomérations avec des camions.

Dans ce thème est prévu aussi de faire un inventaire complet des ressources minières. Il ne faut pas oublier que la France c’est aussi des DOM TOM qui ont des ressources (Nouvelle Calédonie, Guyane).

Pour le secteur public, une mesure qui va couter, réduire la consommation des organismes publics de 1,9% par an. Vous comprenez pourquoi votre ville réduit l’éclairage la nuit. Pour le moment l’indicateur n’existe pas.

Mieux se nourrir

Produire une alimentation souveraine durable et saine. Quand on lit ce type de phrase, il faut bien comprendre que ce qui ne pousse pas à coté de chez vous, c’est bientôt plus pour vous ou alors très cher. Fini le café, les oranges, le thé… beaucoup d’aliments ne poussent pas en France. La souveraineté aura une contrepartie.

Le service ma cantine va avoir de nouveaux moyens pour garantir 50% de produit de qualité, durables et 20% de bio dans la restauration collective. Bio ce n’est pas mieux manger c’est un mode d’agriculture. Avec du bio on peut faire de mauvais repas.

Mieux consommer

Les habitudes de consommation vont devoir évoluer. C’est évident compte tenu de toutes les mesures prévues. Chacun de nos actes de consommation aura une empreinte carbone mesurée. C’est la création de la base empreinte. Cela va se faire en 3 étapes et débuter en 2024. Le textile va être concerné, puis les cosmétiques, l’ameublement…

Chaque objet aura un indice de réparabilité. L’affichage environnemental sera obligatoire (textile immédiatement)

Pour le secteur public, un indicateur spécifique sera crée pour mesurer les impacts de la commande publique. Il faudra privilégier le ré emploi.

Conclusion feuille de route numérique et data pour l’écologie

Ce document est très clair sur l’ambition le calendrier et les mesures. On ne pourra pas dire j’avais pas compris. Les changements qui sont associés à ces mesures vont impacter très fort le vie quotidienne, le niveau des couts des bines et services et nos habitudes.

Les prochains enjeux politiques sont là. Il faudra faire passer ses mesures dans la population.

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