Des représentations de la nature, il s’en trouve dans l’œuvre de Paul Klee depuis ses premiers dessins, dans les carnets d’esquisse de sa jeunesse, et jusqu’à l’année de sa mort. La nature, la croissance et les plantes en général sont un thème central de sa pensée et de sa création.Dans l’essai intitulé « Voies diverses dans l’étude de la nature » de 1925, Klee exprime sa conception de la nature: « Le dialogue avec la nature reste pour l’artiste conditio sine qua non. L’artiste est homme, il est lui-même nature, morceau de la nature dans l’aire de la nature. » Se colleter avec la nature, c’est donc pour Klee le fondement de toute création artistique. La nature et ses phénomènes ne constituent pas seulement des motifs de base de son œuvre, ils pénètrent véritablement sa pensée artistique. La nature, certaines de ses parties, tout comme leur croissance et leur structure représentent des modèles. De même qu’à partir d’une simple graine se forment une tige, puis des feuilles et une fleur, de même naissent, à partir du mouvement d’un point, une ligne et finalement une forme.Dans l’essai cité, Klee écrit : « Par notre connaissance de sa réalité interne, l’objet devient bien plus que sa simple apparence. Nous savons que l’objet est davantage que ne le laisserait penser son seul aspect extérieur. » Selon Klee, c’est la réalité interne de l’objet qui détermine sa forme externe. Ce type de réflexions fondamentales irrigue sa création. Ici, il propose une variation libre, ouverte et riche sur ce thème. Dans « Flore cosmique » de1923, Klee nous montre une sorte de jardin avec différents parterres plantés, dans la partie inférieure, de végétaux insolites. Ceux-ci rappellent des plantes carnivores, toutes réduites à une tige et une fleur. La partie supérieure de l’aquarelle est encore plus abstraite. On y voit surtout des signes et des formes géométriques, seules quelques plantes sont identifiables. Les végétaux s’apparentent à des « acteurs botaniques » sur une scène de jardin. Klee a configuré l’image à partir de multiples hachures tracées avec un pinceau extrêmement fin, réalisant là un travail d’une minutie très élaborée.Il a écrit sur le carton « pour Lily », un gadeau à sa femme Lily en octobre 1928, la plaçant en même temps dans la catégorie classe spéciale.
Publié le par Zentrum Paul Klee
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