Bien qu’il n’ait été réalisé qu’en 1930, le tableau « Mesure individualisée des niveaux » présente au niveau de sa construction formelle un rapport direct avec les aquarelles égyptiennes. La composition est divisée en douze bandes horizontales, que Klee appelle couches, elles-mêmes coupées de cinq traverses verticales. A chaque étape, les couches se divisent ou s’assemblent. Le rythme du dédoublement des couches s’amorce depuis le bord droit du tableau. Il ne s’agit pas ici d’une aquarelle, mais d’une peinture à la colle, ce qui rapproche cette œuvre des tableaux à carrés. Une teinte complètement autonome vient rompre la répétition régulière du triple accord de couleurs. Le centre est dominé par un rectangle rouge et maintenu en équilibre par différentes bandes de couleur. Plein de tension, le mouvement part d’en bas, du vert clair, et enjambe le rouge pour aboutir à la bande d’un bleu éclatant, déposée vers le bord supérieur du tableau avec la bande rose pâle. Entre deux, des étagements sombres et clairs jouent les intermédiaires. Ainsi, en dépit de la force des contrastes, l’impression qui en résulte est celle d’un mouvement de couleurs harmonieux et clos sur lui-même.
Publié le par Zentrum Paul Klee
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