Philippe Sollers a ceci de commun avec Charles Dumont et les dragées Fuca qu’il existe toujours et depuis longtemps, sans avoir connu de récent retour de hype pour autant. Pourquoi diable s’infliger en 2019 les 667 pages de Femmes, que l’intéressé considère comme le magnum opus de sa prolifique carrière de romancier et essayiste ? « Deux mesures de temps à perdre et une de pur snobisme, relevées d’un trait de perversité » constitue une réponse acceptable. Il convient cependant de nuancer : mon histoire avec Sollers date du temps de sa splendeur, le milieu des années 80, lorsque son Portrait du joueur traînait dans la chambre de mes parents. De quoi piquer ma curiosité. Si j’admets avoir mis moins de temps à expérimenter d’autres « lectures de grands » repérées sur les mêmes tables de nuit – SAS et San Antonio en tête -, j’ai fini par chiper ledit Folio pour m’en faire une idée. Le bouquin chapardé est toujours dans ma bibliothèque, bien que l’on en fût restés loin du coup de foudre, Philou et moi.