George RR Martin l’avait promis à ses fans depuis bien longtemps : la fin de sa saga A song of Ice and Fire, entamée en 1996 puis adaptée à l’écran sous le titre de Game of Thrones, serait « douce-amère ». Le barbu de Santa Fe à l’inamovible casquette de marin n’est certes pas connu pour son goût de la félicité pure et parfaite. On sait qu’il révéla la conclusion de son magnum opus inachevé aux producteurs David Weiss et David Benioff, lesquels, dès la saison 3 de la série, interpelèrent le spectateur par la voix de l’ignoble Ramsay Bolton : « Si tu penses qu’il y a un happy end à tout ça, c’est que tu n’as pas fait attention. » En bref : on savait que ça piquerait. Voire, on avait signé pour : survenue dès le neuvième épisode, c’est bien la plus fameuse décollation de l’Histoire de la télévision, pour choquante qu’elle fût, qui fit de Game of Thrones un phénomène planétaire.

Tout amateur d’asperges en conviendra : il est des amers succulents. Encore faut-il une préparation à la hauteur. Or, depuis le début de la saison 8, de nombreux fans et critiques se plaignent, au point d’en réclamer la réécriture via une très commentée pétition en ligne. Les griefs portent-ils sur les événements eux-mêmes, la cohérence du scénario qui les enchaîne, ou la qualité d’ensemble des six épisodes ? Et surtout : faut-il vraiment brûler cette saison 8 ?