Un homme est assis dans un canapé, écoutant son fils d’une vingtaine d’années s’épancher sur sa souffrance d’enfant de junkie. Le gamin finit par lâcher qu’il l’aime encore. L’homme en est bouleversé. Alors que son visage se tord en un masque d’émotion pure, il laisse échapper un grand cri, presque inhumain.

C’est la scène la plus emblématique de l’histoire d’Intervention, diffusée sur la chaîne A&E, docu série où des drogués sont mis en demeure par leurs proches d’accepter une thérapie. Intervention dure depuis 20 saisons, preuve d’un voyeurisme judéo-chrétien solidement ancré dans la psyché du grand public américain, avec une prédilection pour les récits de rédemption de semi-célébrités sur le retour. Avec Rocky Lockridge, il en eut pour son argent.

Entre un passé de champion du monde de boxe et un présent de SDF constamment défoncé à la gnôle et au crack, la vie tragique de l’homme de Tacoma était pain bénit pour les diffuseurs...