Bienvenue sur la Radio Circulab (ex Activer l'Economie Circulaire) 

Aujourd’hui, Justine reçoit Dimitri Naczaj, docteur en psychologie sociale et consultant en sciences du comportement spécialisé en économie circulaire.

Qu’entend-on par sciences du comportement ?

C’est un domaine qui peut aller de la neurobiologie à la sociologie, en passant par de la psychologie sociale, clinique, à l’économie comportementale. En d’autres termes, c’est un champ qui touche toutes les disciplines sur ce que l’on pense et ce que l’on fait.

On serait en droit de se poser la question suivante : en quoi les sciences comportementales jouent un rôle fondamental dans la transformation vers l’économie circulaire ?

Si on schématise grossièrement, l’économie circulaire est une boucle. Boucle composée de plusieurs maillons. On peut avoir une valorisation de déchets au top, des machines à la pointe pour recycler à 100%, mais si les utilisateurs n’ont pas le comportement attendu, l’économie circulaire ne peut pas se mettre en place.

Pour illustrer notre discussion, voici quelques exemples de circularité réussie ayant pris en compte le facteur humain.

Les programmes de reprise (ramener un produit (voiture, téléphone, vêtements…) que l’utilisateur n’utilise plus) ont le vent en poupe.

Conséquences ? Cela crée un engagement chez le client utilisateur qui se persuade qu’il ne prend aucun risque avec le produit acheté.

Selon l’approche de la marque, certains programmes de reprise peuvent rentrer dans une logique financière de consommation :

“Vous me rapportez le produit (de la marque), et nous vous offrons un bon d’achat ou une réduction.“

Pour rester dans l’économie circulaire, il faudrait éviter de rentrer dans une logique de consommation.

Justine aborde ensuite le sujet de la sensibilisation.

Prenons l’exemple de l’eau. La France est un des pays qui consomme le plus de bouteilles plastiques alors que son eau est une des mieux traitées.

Comment passe-t-on de la sensibilisation à l’action (écologique) ?

Selon Dimitri, il y a trois étapes :

  1. Informer : on sous-estime le nombre de personnes qui ne savent pas, qui “oublient” pour être un peu plus écolo.
  2. Sensibiliser et convaincre : il s’agit ensuite de convaincre des personnes déjà sensibilisées (mais pas encore convaincues).
  3. Utilisation de leviers comportementaux : en raisons du goût et de l’odeur de l’eau du robinet, les utilisateurs préfèrent acheter une bouteille alors que l’achat d’un filtre ou d’une carafe filtrante serait bien plus écologique.

Selon Dimitri, l’enjeu est aussi d’apprendre à se déshabituer de la bouteille en plastique.

Pour résumer, changer les comportements, ça ne s’improvise pas. Un simple flyer, sticker ne changera pas les habitudes d’un utilisateur. Ça se réfléchit en partenariat, avec les utilisateurs eux-mêmes, notamment en réalisant des études de terrain.

Pour aller plus loin :