Que de signes magiques ont entouré la préparation de cet épisode special !
J'ai très envie de croire qu'il s'agit du biais choisi par Tituba pour me faire passer un message...
Et puisque la quatorzième page du podcast s'inscrit dans le quatorzième jour de février, j'en profite pour t'en faire parvenir un moi aussi, tout tout à la fin.
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Enregistré pour la première fois en public en collaboration avec le podcast La Poudre.
Lauren Bastide et moi avons reçu à la sublime Villa Rose les autrices Laura Nsafou, Maya Mihindou et Kiyémis qui ont décrypté avec nous l’importance du roman Moi, Tituba sorcière noire de Salem de Maryse Condé.
On y parle de la figure de Maryse Condé, de la francophonie et des barrières qu’elle crée, de l’amour et de la cabane de Tituba. On s’interroge aussi sur l’ambivalence de John Indien, sur ce qu’est être une sorcière, sur la révolte et son coût, sur la sexualité et le désir féminins, sur l’importance de sa chambre à soi, et sur les mélanges religieux créés par l’histoire.
Merci à Isabelle Cambourakis et sa collection « Sorcières », à Anna Tjé, artiste-performeuse et co-fondatrice de la revue littéraire et artistique Atayé ainsi qu'à Karlota Alevosia, tarologue, pour leur présence qui a magnifié la soirée ayant suivi cet échange.
En guest : Cordial d'Ormonde, une potion à base de coco, prune de cythère, sirop de bois d'Inde et rhum
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Paris, le 14 février 2019
Chèr.e toi,
Oui toi, toi qui lis ces lignes.
Je t’aime.
Et non, aujourd’hui je ne te ferai certainement pas l’affront d’exiger de toi que tu haïsses de toutes tes forces cette fête commerciale, agent passif au service de l’hétéropatriarcat.
Au final nous aurons tous.tes à traverser cette vie, dans des conditions dont peu dépendront véritablement de notre bon vouloir.
Et quel que soit notre degré de recul sur les ficelles de cette société dans laquelle nous évoluons collectivement, il peut parfois, pour certain.e.s, être difficile d’aller d’un bout à l’autre de cette journée (ou de cette vie) avec la conscience que ces mots simples seront reçus tant de fois, par tant de personnes... mais qu'on passera peut-être à travers les mailles du filet.
Bien qu'il me semblât important de commencer cette lettre avec ces mots, si forts, le vrai message que je souhaite transmettre est plutôt :
Tu es aimé.e.
Tu es aimable.
Peut-être sais tu déjà par qui, peut-être n'en as-tu aucune idée.
Peut-être la vie t’a-t-elle privé.e de support familial, de cette douceur cotonneuse à laquelle chacun.e devrait pouvoir prétendre.
Non pas parce qu’elle/il le mérite, mais simplement parce qu’elle/il existe.
Peut-être me lis-tu du fin fond de tes draps, en fixant ce deuxième oreiller sur lequel personne n’aura laissé d'empreinte après cette nuit.
Peut-être aimes-tu cette solitude.
Peut-être l’as-tu ardemment recherchée.
Peut-être as-tu eu à durement la gagner.
Quel que soit le cas, voici une des précie...