Christophe est un fonceur, il se prend la vie en pleine face et consume les jolies choses de l’existence à toute vitesse pour en vivre autant que possible. Grand sensible bien caché, il s’accroche à ce qu’il reste de la bienveillance : « savoir prendre soin des autres c’est rare et c’est la plus belle qualité du monde ». Grand gourmand, il nous raconte ses diètes et ses craquages : « quand je fais quelque-chose de bien, je me récompense avec un petit cadeau… je coupe un pain au chocolat en deux, pour avoir une barre de chocolat dans chaque moitié et je les trempe, comme des mouillettes, dans un chocolat chaud bien dense ». Celui-là sait vivre, ça c’est certain. 

Rien ne l’agace plus que les gens qui se plaignent dans le vide ! « Quand on a un souci, on le règle et on avance ». Il faut dire que Christophe a toujours un dossier d’avance, et que tout est millimétré, pour ne pas perdre une miette de la vie, à tel point que ça devient obsessionnel : « j’ai du mal à flâner, quand ma femme me propose de se balader au marché, je me mets en mode mission : toi le fromage, moi les légumes, et on se retrouve au poisson, alors qu’on était juste là pour kiffer main dans la main… ». 

Son bonheur aujourd’hui, c’est de s’investir à fond dans ses passions, le tennis, le cinéma, la littérature… « approfondir les sujets, se documenter, c’est une chance incroyable ». Plutôt que de s’aimer, il aime sa vie : « j’en ai mangé, des lames de rasoir, mais aujourd’hui je suis un homme heureux ». S’il est romantique ? « Grave ! J’ai une femme géniale et j’en prends soin, parce qu’il faut l’entretenir, ce bonheur ». S’il est féministe ? « Je le suis profondément, j’irais pas le revendiquer avec une pancarte, mais il va falloir qu’on se lègue et qu’on lutte pour changer les choses ». S’il est religieux ? « Pas du tout, chacun sa came » : en CE1, Christophe priait Dieu pour que son prof de maths ne l’interroge jamais. Il l’interrogeait à chaque fois, et depuis ce jour, il a compris que s’il y avait une personne sur qui il pouvait compter dans ce monde, c’était lui-même, et lui-même seul.