Avec Saul Pandelakis, Floriane Soulas, Francis Berthelot, Claire North
Animation : Kath Bolchegeek

Table ronde dans le cadre de la 12e édition du festival Les Intergalactiques "Du Pain et des Jeux" le dimanche 21 avril 2024.
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Souvent délétère dans ses effets sur les corps comme sur les esprits, le culte contemporain de la performance ne concerne pas que les sportif·ves de haut niveau : soumis·es à des normes standardisées et des idéaux inatteignables, les individus sont souvent ramenés à leur propre responsabilité quant à leur forme physique.

De même, les injonctions à « optimiser » les facultés de son propre corps ont une force à laquelle il est difficile de résister, dans une société qui a collectivement intériorisé qu’un corps valide était la norme, et les qualités physiques d’une personne le reflet de ses qualités morales intrinsèques.

Dans le sport, alors que les progrès technologiques repoussent les limites de performance, les règles d’une compétition sportive censément soucieuse de fair play vont reconduire une opposition entre des qualités physiques “naturelles” et d’autres considérées comme artificiellement acquises.

Mais comment maintenir l’équité des compétitions et lutter contre les risques pour la santé des sportif·ves sans tomber dans une forme d’essentialisme, propice à justifier des discriminations ?

On pense notamment aux athlètes transgenres, disqualifié·es de compétitions alors même qu’aucune donnée solide ne permet de démontrer qu’iels seraient plus ou moins avantagé·es.

Avec ses extrapolations et sa capacité incomparable à incarner des idées et faits sociaux complexes dans des situations et personnages, la science-fiction permet d’évoquer ces thématiques.

Certaines font d’ailleurs déjà partie des canons du genre : hybridation humain-machine, transformations du corps, transhumanisme…

Une exploration qui ne cesse de se renouveler : Il n’y a qu’à songer aux éclairages de la science-fiction queer (qui ont entre autres pour vertu de faire voler en éclat les normes et ringardiser les vieux dualismes) ou à la manière dont des auteur·ice·s contemporain·e·s s’approprient les codes du body horror pour se convaincre qu’en la matière, la SF d’aujourd’hui n’a pas à pâlir devant ses aîné·e·s !