Avec Guillaume Chamanadjian, Lizzie Crowdagger, Léo Henry et Alex Nikolavitch
Animation : David Peyron
C’est un lieu commun que de parler des vertus subversives du rire, par exemple lorsqu’il tourne en dérision les puissants, l’ordre établi, et permet par un pas de côté d’en révéler les incohérences ou l’absurdité.
Mais le rire n’est pas subversif par essence ; il peut être complaisant, ou même s’adosser sur des représentations hégémoniques, oppressives, discriminantes, et les conforter sous couvert d’humour.
La parodie, quant à elle, reprend les codes d’un genre, d’un style, pour les détourner, les tourner en dérision – mais aussi parfois, leur rendre hommage, voire les enrichir des variations et son inventivité .
La science-fiction, la fantasy et l’imaginaire en général, sont des domaines parfaits pour le rire et ses potentialités subversives (car les fictions de l’imaginaire permettent d’aborder, dans des contextes décalés, d’aborder des questions réelles et par exemple sociales), et la parodie, bien sûr, comme c’est le cas pour tous les genres dont les canons, les codes, les archétypes, ont prégnance très forte dans l’imagination, les représentations des créateur·ice·s d’univers comme du public.
L’une des oeuvres qui parvienne à réunir ces deux aspects de la manière la plus brillante et la plus excellente est sans doute – et nous l’écrivons bien sûr en toute objectivité – celle de Terry Pratchett : parodie de toutes les facettes de l’imaginaire canonique de la fantasy (et des incursions par la SF), qui en détourne les codes avec malice et inventivité, les Annales du Disque-Monde proposent aussi, en filigrane un regard sur nombre de sujets politiques, sociaux, par des parallèles subtils avec notre monde.
Peut-on déceler des spécificités à l’humour et au rire dans l’imaginaire, qu’il s’agisse d’un jeu entre initié·e·s sur les clichés du genre de la fantasy ou du Space Opera (comme dans Le Donjon de Naheulbeuk ou Futurama), de variations absurdes – mais géniales – sur les postulats métaphysiques de la Science-fiction (comme dans Rick & Morty ou H2G2 Le guide du voyageur galactique de Douglas Adams) ?
Et surtout, est-il uniquement là pour nous divertir ? Y a-t-il un rire subversif propre à l’imaginaire, et si oui, quels en sont les contours ?
Table ronde "Parodies, humour et subversion : le rire dans l’imaginaire" lors de la 10e édition du festival les Intergalactiques le samedi 23 avril 2022.
Le site web du festival :
https://intergalactiques.net