Si le kaiju est à la fois principalement nippon et cinématographique, ce premier Kaiju Online Festival est heureux de vous propose cette rencontre avec Camille Leboulanger, auteur du roman Ru paru aux éditions L’Atalante en mars dernier.
Une fable politique au sein d’une créature, « Un roman aussi profondément organique et engagé qu’un film de Guillermo del Toro et qu’un tableau de Goya.
Ru est la bête dans laquelle nous vivons tous. Ses dimensions sont telles qu’il est difficile de se la représenter. On en voit un bout, l’extrémité d’une griffe, la courbe d’une épaule ; on distingue sa forme rouge au loin sur l’horizon ; on en sent la présence tout autour de nous. Il y a différentes manières d’arriver à Ru. On peut prendre le train. On peut être l’unique rescapé d’une embarcation de fortune jetée sur le rivage. On peut aussi naître là. Cela importe peu. Ru est tout autour de nous. Ru nous colore, nous façonne, nous transforme que nous le voulions ou non.
Il est probable que Ru n’est pas si morte qu’on veut bien le croire. Elle se relèvera sans doute et nous emportera avec elle là où vont toutes les grandes bêtes rouges. Ce jour-là, advienne que pourra. Rien ne sera plus jamais pareil. En tout cas, il faut l’espérer.
Camille Leboulanger a grandi dans le Sud-Ouest et habite désormais en Bretagne, où il enseigne le français.
Amateur de cinéma et de vieux hard rock, il partage son temps entre les cours, l’écriture et malmener des standards folks à la guitare.
Après la publication de sa nouvelle « 78 ans » dans l’anthologie d’Oliver Ganon « Ceux qui nous veulent du bien » aux éditions La Volte en 2010, il voit à 20 ans son premier roman « Enfin la nuit » édité par l’Atalante en 2011.
Il a publié également « Bertram le baladin » (2017) et « Malboire » (2018), un retour à la science-fiction post-apocalyptique.