Mission encre noire Tome 13 Chapitre 187. Aujourd’hui à désOrienté nous recevons le romancier, poète et éditeur Salah Beddiari. Son roman Le joueur, paru aux éditions Beroaf en 2013, aborde la thématique de la présence humaine et la notion d’appartenance quand celle-ci se forge à travers la formation d’une conviction ou d’une croyance. Inspiré de son passé militant, Salah exprime donc, à travers son œuvre, la nécessité pour l’auteur d’agir en tant que perturbateur des idées admises dans nos sociétés. Son recueil Adel le Sémite ou l’éclipse du printemps (Beroaf, 2014) nous guide à travers le cheminement d’un personnage condamné à l’errance et à l’exil. Il nous présente quatre tableaux qui retracent le parcours de l’immigrant depuis son désert jusqu’à la rive nord de la Méditerranée, en passant par le printemps arabe et la tragédie marine dont fait souvent et tristement écho les médias de nos jours. Il est aussi question de ses deux autres recueils parus aux éditions l’Hexagone, La mémoire du soleil et chant d’amour pour l’été.

Salah Beddiari fonde les éditions Beroaf en septembre 2000, d’abord sous forme d’une association littéraire et maintenant en maison d’édition. Le but est de promouvoir la littérature migrante et immigrante des auteurs néo-québécois et des Néo-Canadiens provenant de l’Afrique du Nord et du monde arabe et dont la langue maternelle est le berbère ou l’arabe.

Extrait de La mémoire du soleil :

« Quand je trempe ma plume dans votre langue

des lettres gauches surgissant de l’encre noire

charriant le substrat de ma langue maternelle

s’inscrustent dans le papier jauni par les siècles d’oubli

comme des sillons creusés par un soc d’or et d’acier

de liberté imprégnés et aux flancs parés

de mille fanions fleuris pour vous dire : je suis là. »