Catherine Tardif est médecin. Jeune retraitée, elle s’intéresse tout particulièrement aux liens entre environnement/climat et santé. C’est dans ce cadre qu’elle suit la dynamique de COP21 locale (http://www.notrecop21.fr/), portée par la Métropole Rouen Normandie. Les pollutions atmosphériques, augmentées des changements climatiques, ont un impact réel et fort sur la santé des populations, notamment urbaines. Dans la région rouennaise ou dans d’autres territoires denses, quelles projections pour 2050 ? Catherine n’est ni optimiste, ni fataliste.

Pour cette conversation Catherine m’a emmené dans un petit parc, à proximité d’une station de mesure de la pollution atmosphérique, gérée par l’association AtmoNormandie (http://www.atmonormandie.fr/) : pas de hasard !
J’évoque des données de l’OMS sur les décès liés aux polluants atmosphériques, toutes les infos utiles sont disponibles depuis cette page (http://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/ambient-(outdoor)-air-quality-and-health).

« En 2050, certains continents vont avoir du mal à lutter contre cela »
A Rouen, les seuils de NO2 sont régulièrement dépassés, idem pour l’ozone. La Pologne et la Hongrie sont des pays très touchés du fait, entre autres, de leurs activités industrielles.
En 2050, ce sera plus de maladies respiratoires chroniques, plus de maladies cardiovasculaires, plus de troubles métaboliques : fertilité, prématurité, développement cérébral, … Les événements de type canicule vont augmenter la décompensation des maladies chroniques. Avec les épisodes pluvieux denses, c’est le développement des moisissures & champignons qui aura un impact sur la santé, ou encore le développement de parasites en eaux stagnantes. Bref, de vrais défis pour les villes de demain…
Par ailleurs, les orages accélèreront la dispersion pollinique au printemps.

Comment rendre 2050 respirable ?
Sur le volet industriel, des avancées ont été réalisées selon Catherine. Les champs du chauffage, de l’agriculture, de la circulation automobile. Dans ce dernier domaine, la politique d’aménagement du territoire qui a favorisé l’étalement urbain pose un réel problème de changement de modèle de mobilités…
L’efficacité énergétique des logements, « un investissement rentable » souligne Catherine, de surcroît au bénéfice de notre santé.

En 2050, faudra-t-il abandonner les pratiques sportives urbaines ?
Non, pour Catherine. Les pratiques sportives restent une valeur sûre. Quant à réduire le trafic, pourquoi ne pas « rendre le fleuve vivant » en créant des mobilités fluviales sur la Seine ?
De toute façon, il ne faut pas oublier l’extraordinaire capacité d’adaptation des populations aux changements. Parmi ces changements dans les villes en 2050 : « plus d’espaces verts pour lutter contre les ilots de chaleur ». Il faut favoriser les trames vertes & bleues, ce qui contribue en plus au maintien de la biodiversité.
L’accès à l’eau potable est un droit. L’accès à un air respirable devrait l’être aussi.

Enfin, je demande à Catherine de formuler un vœu… accompagné d’un morceau du groupe Air (évidemment!), Alone in Kyoto.

Episode enregistré le 4 juillet 2018

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