Un épisode dynamique et vivifiant (toujours enregistré en confinement) cette quinzaine tandis que les trois auteurs partent loin, et même avec une pointe de véhémence, dans l’exploration de la dramatisation contre l’information, du tell contre le show (mais est-ce bien une opposition ?). On dit toujours « show, don’t tell » (montrez, ne dites pas) – qu’en est-il de l’inverse ?
Mélanie considère en effet que ce conseil classique est trop mécanique, considéré trop universel, et qu’il n’exclut pas les autres formes de narration. Pour Estelle, au-delà du « show, don't tell », c'est l'incarnation dans un roman qui est fondamentale ; elle s’oppose même à une certaine affection médiatique actuelle pour une littérature considérée comme « exigeante », quand ménager profondeur du discours et narration prenante lui semble un idéal à la fois plus élevé dans la fiction et difficile à réaliser. Lionel met l’accent sur le fait qu’entre tell et show, tout est choix esthétique de le part de l’auteur, tout est, d’une manière ou d’une autre, une certaine forme de dramatisation – tout en adhérant à l’idée que la fiction se doit d’abord de raconter une histoire, et que les racines de l’imaginaire sont populaires.
Références citées :
- Nancy Huston, Dolce Agonia
- Ada Palmer, Trop semblable à l’éclair
- Mark Z. Danielewski, La Maison des feuilles
- Dystopia Workshop
- William Faulkner, Le Bruit et la fureur